Avec ses 25 partenaires au développement bilatéraux et multilatéraux, les représentants de l’Alliance Sahel ont tenu, lundi 15 février 2021, à N’Djamena (au Tchad), leur deuxième Assemblée générale. Ce fut le lieu de faire le bilan des trois ans d’existence, mais aussi d’explorer des pistes de solution aux multiples crises dont souffrent les pays du G5 Sahel.
« Les différents types de crises qui affectent les pays du Sahel requièrent une approche multisectorielle, intégrée, adaptée aux spécificités de chaque territoire, articulant les logiques de sécurisation, de consolidation et de prévention », déclare l’Alliance Sahel dans sa déclaration du 15 février 2021 sur son Assemblée générale. Selon ce partenaire des pays du G5 Sahel, il faut répondre à la fois aux « besoins les plus urgents de la population et de traiter les causes profondes des fragilités ».
Retour des administrations
Pour réussir cette stratégie, l’Alliance Sahel opte pour une approche territoriale intégrée (ATI). Une approche qui « vise à intervenir dans les zones vulnérables sahéliennes de manière coordonnée, en prenant en compte les priorités des autorités nationales et locales, les collectivités territoriales et les interventions des partenaires dans les domaines humanitaires, du développement, de la stabilisation et de la sécurité ».
Au cours de cette Assemblée générale, en marge du sommet du G5 Sahel à N’Djamena, les membres de l’Alliance ont jugé important de « soutenir la présence de l’État et l’accès des populations aux services essentiels dans les zones les plus fragiles ». Cette présence est une condition sine qua non pour la sécurité ainsi que la « délivrance de services publics aux populations ».
Dans les zones fragiles des pays du G5 Sahel, cette Alliance soutient le règne d’un État de droit, inclusif, transparent, protecteur des droits humains, garant de la justice et de la bonne gouvernance, luttant contre la corruption et l’impunité et délivrant des services de base de qualité. En plus de toutes ces nécessités pour la stabilisation de ces pays, l’Alliance juge important la présence d’« État apte à restaurer et entretenir la confiance des citoyens envers leurs institutions publiques ». D’où la nécessité pour l’Alliance d’appuyer et d’encourager les « processus de décentralisation et de déconcentration, assortis d’un transfert des compétences et des moyens nécessaires au niveau des territoires ».
Aller au-delà du rapprochement des administrations
Pour réussir ces processus de rapprochement des administrations aux citoyens, l’Alliance Sahel est prête à soutenir les pays du G5 Sahel en collaboration avec ses partenaires. Mais le développement de ces pays ne passe pas uniquement par ce volet. Selon les explications de l’Alliance, il convient également de renforcer la promotion de l’égalité des genres et la défense des droits des femmes.
Outre tous ces paramètres, il est important de soutenir le secteur privé au sahel pour plus de stabilité et de développement durable. Enfin, dans sa déclaration, l’Alliance sahel souligne également l’importance cruciale du « développement rural et la modernisation de l’agriculture, notamment à travers la promotion de l’agroécologie et de l’irrigation » dans le développement durable. Ce processus peut contribuer « à garantir la sécurité alimentaire, à créer des emplois et augmenter les revenus en milieu rural, à renforcer la productivité économique et à limiter l’impact des changements climatiques comme la désertification, la dégradation des terres et la sècheresse ».
Bilan est reluisant en trois ans d’existence
Lancée il y a seulement trois ans, cette Alliance se démarque par le bilan obtenu. « Grâce aux projets de l’Alliance Sahel, ce sont 550 000 personnes qui ont eu accès à l’électricité, 1,6 million de personnes qui ont pu bénéficier de services d’assainissement et 5,5 millions d’adductions en eau potable », précise-t-on.
Dans le cadre de la sécurité alimentaire et de la santé, « l’Alliance a permis à 2,9 millions de personnes de bénéficier d’une assistance alimentaire, à 3,4 millions d’enfants d’être vaccinés, à 660 000 femmes en âge de procréer de bénéficier d’une méthode de planification familiale ». Sur le volet formations et insertion professionnelle, « 515 000 producteurs et éleveurs ont été soutenus, 420 000 jeunes ont bénéficié d’une formation professionnelle, 2 400 juges, avocats et greffiers ont été formés et 1 250 organisations de la société civile ont été appuyées » par cette Alliance en partenariat avec les pays du G5 Sahel.
Notons que c’est en 2020 que la Norvège, l’Irlande et l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), a signé leur adhésion à l’Alliance en tant que respectivement membre et observateurs.
Chiencoro